Etre Humain by Mell 2.2

Etre Humain by Mell 2.2

Auteur:Mell 2.2 [2.2, Mell]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Fantasy
ISBN: 9782369760757
Publié: 2014-08-07T22:00:00+00:00


***

Au fil du temps, la jeune femme devint plus douce dans ses propos, et malheureusement encore plus attachante. Elle m’avait même convaincue qu’il était plausible que l’on soit de la même espèce. S-A avait des principes accrus, des théories grotesques, des idées saugrenues, et elle y croyait ferme. Cela nous valut des conversations plus que houleuses parfois.

– Les hommes capables d’innovation ? On aura tout entendu, pouffai-je un soir.

– Bordel, tu es lourd ! Tu connais les bas-fonds comme ta poche, n’est-ce pas ?

– Oui et alors ?

– La vieille ville a été construite par mes semblables, l’ancienne technologie vient de nos mains. Comment peux-tu dire qu’on n’est pas assez intelligents pour inventer des choses ?

– Mouais…

– OK, tu ne me crois pas. Il y a un vieux musée sur l’histoire d’une usine de pneus. Tu iras voir tout ce que les humains ont été capables de créer juste à partir d’une matière telle que le caoutchouc, me conseilla-t-elle.

C’est ce que je fis une après-midi. Lorsqu’elle avait la possibilité de prouver ses dires, je les vérifiais et je me vexais, puisqu’elle avait toujours raison. Il fallait que j’arrête de la voir comme une race inférieure et insignifiante. Mais mon éducation et mon environnement freinaient mon ouverture d’esprit. Des fois on passait des heures et des heures à débattre sur un sujet, ça m’agaçait quand elle parvenait à me persuader d’avoir eu tort. Mais elle se montrait mignonne, elle ne m’enfonçait pas, en me réconfortant toujours après coup.

Ce fut mon petit train-train quotidien. Je me réveillais tous les matins en m’apercevant qu’elle squattait mes bras, je lui embrassais le front et frottais mon nez contre le sien tendrement. Puis je me rétractais, morose, en songeant à la dangerosité de la mousse. Elle riait et se blottissait davantage contre moi, avant de se retourner pour dormir encore un peu. Je me préparais, partais au travail, racontais ma soirée de la veille à mes fleurs qui s’impatientaient que je passe outre ma timidité et mes préjugés. Toutefois, je ne parlais pas de mon humaine à Rose, que je me contentais de soigner et de rassurer sur son futur sort funeste. À la fin de la journée, je passais au bar, achetais juste une dose et rentrais le plus vite possible chez moi pour la retrouver enfin. L’escalier embaumait l’odeur de ses petits plats. À peine poussais-je la porte que S-A m’insultait tout en se jetant à mon cou pour m’accueillir, elle était une contradiction à elle seule. Puis, on passait toujours des soirées uniques, j’adorais tous ces moments. Une spirale se créa petit à petit, car je commençais à mal supporter mon métier, je me sentais coupable du mal que j’infligeais. Cependant, il fallait bien remplir le frigo ! Cette maigrichonne mangeait comme quatre. Je ne parlais plus à aucun de mes collègues, juste à mes filles avec le sourire jusqu’aux oreilles et les yeux pétillants. On commença à me mettre la pression, sans que j’en connaisse la raison. Tous les jeudis, le personnel hospitalier avait le droit à un bilan complet.



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